PRIX SOROPTIMIST
Édition 2008
L’édition 2008
La lauréate
Nguyên Tuyet-Nga / Vietnam
« Lorsque, à 18 ans, j’ai quitté le Viêt-Nam pour venir poursuivre mes études en Belgique, j’ignorais que je ne le reverrais pas avant une trentaine d’années. Retrouvailles émouvantes quand le cœur reconnaît ce que les yeux ne voient pas. Retrouvailles étranges quand, muni d’un visa de tourisme pour revenir sur la terre où l’on est né, on se sent à la fois son enfant et son invité.Ainsi sont les aléas de l’Histoire, laquelle, comme pour se rattraper, m’a fait entre-temps découvrir d’autres terres en me conduisant en Amérique et en Afrique où j’ai vécu pendant de nombreuses années avant de revenir m’établir à Bruxelles. Aujourd’hui citoyenne belge par adoption, je compte en vietnamien, pense en français, parle le vietnamien avec l’accent français, le français avec l’accent belge et mon anglais reflète le tout, à l’image, sans doute, d’une écriture née des aléas de l’Histoire, justement. Quand le blues me prend, j’ai peur que mon nouveau pays ne s’évapore, comme l’ancien. Mais ça, c’est une autre histoire. »
Son roman
Le Journaliste français
Une grenade qui explose.Un bonze en torche vivante. 1963, Saigon suffoque. Tuyêt aussi, dont les » pourquoi » ne trouvent aucun » parce que « . Mais ça ne fait rien : elle n’a que dix ans. Plus tard, elle comprendra tout. C’est écrit dans le ciel depuis que le ciel existe. Il faut juste attendre. Très vite cependant, elle n’est plus une, mais deux. L’une rêve encore de poussins, l’autre sait qu’il n’y en a plus. La passerelle? Un monde où réel et imaginaire s’entrelacent, où l’on croise des personnages étranges.Un pays en marche vers son destin, où flotte la douceur d’un sourire, celui du journaliste français, son héros (au fait, ce dernier existe-t-il vraiment ?). Un roman où les questions surgissent, bruyamment ou en silence, à l’image des bombes qui éclatent ou des souffrances qu’on tait. Une histoire douce-amère narrée sur un ton tendre et drôle par une enfant éprise de fous rires, de glace parfumée à la solitude et de métaphores.
Tuyêt est une petite fille, en 1963. A Saïgon. La guerre avance, elle devine son ombre; son souffle, un jour d’attentat, la fait trébucher et tomber dans les bras d’un journaliste français… Rêve ou réalité ? Après, c’est le retour au pensionnat des bonnes soeurs, où sa mère l’a mise pour lui offrir le plus crucial des dons : l’instruction. De son côté, cette mère bouge, agit, essaie de sauver ce qui peut l’être, après avoir perdu son mari dans le maquis.